Bibliographie de Meaux

L'ancien évêché de Meaux

 

Claude Rochard - Antiquitez de la Ville de Meaux

 

« transcrite sur les mémoires de Jean l’Enfant vivant procureur ès sièges royaux dudit Meaux,
corrigées & augmentées de quantité de choses très curieuses par Claude Rochard,
Maître chirurgien juré et chirurgien du Grand Hôtel Dieu dudit Meaux. 1721 »

 
Médiathèque Luxembourg de Meaux, ms 86, p. 54-65.
Avertissement : Nous avons opté pour une transcription moderne du manuscrit de Claude Rochard afin d'en faciliter la lecture. Nous avons corrigé, lorsque nous étions sûr de ne pas en changer le sens, les nombreuses fautes d'orthographe et la ponctuation. P. Croisy.
 

L'évêché

 

Droit de régal que le Roy a sur les évêchés et archevêchés

L’évêché de Meaux est sujette à régal comme le sont les autres archevêchés et évêchés de ce royaume qui est au droit que les rois de France ont sur lesdits archevêchés et évêchés qui ne lui ont encore fait le serment de fidélité, Trithème au troisième livre qu’il a fait des hommes illustres de l’ordre de Saint Benoît livre troisième chapitre 191, met au nombre des évêques de Meaux Primitius lequel n’est point compris dans ce catalogue ci-devant décrit, comme n’étant pas à croire qu’il ait vraiment été de ce nombre parce qu’il se trouve écrit en la cosmographie des ministres disant ainsi, le monastère d’Amorbach fut anciennement bâti en un lieu solitaire à une lieu de la ville de Wurtemberg et de la rivière du Main vers le midi, l’an de notre salut 734. Il fut fondé par deux saints évêques l’un nommé Primitrian évêque de Melden et par Boniface évêque de Mayence. Ce monastère est dans la forêt Ottonique, ce qui fait voir que Trithème a pris le nom de Melden pour Meldia.

Établissement des trois messes du jour de Noël L’an 143

Théoprona Premier du Mon Pape Grecq de Nation ordonna qu’on célébrerait trois messes le jour de Noël, jour de la Nativité de Nostre seigneur Jésus Christ. La première à Minuit précise parce qu’à cette même heure Jésus Christ fut né, la seconde à l’aurore du jour parce qu’à cette heure Il fut enveloppé dans ses langes, et qu’à cette même heure, les pasteurs le visitèrent, et la troisième du plein jour parce qu’alors la vérité était connue comme le dit Lifidus Célestin dans son histoire universelle chapitre 34. Il es raisonnable de traiter dans ce présent recueil du spirituel avant le temporel, je réciterai mot pour mot ce qu’en dit en général Pierre de Saint Julien en son livre de l’origine des Bourguignons chapitre 19ème pour justifier ce qui serait dit de la ville de Meaux ci-après.

Commencement de l’église Gallicane

L’Église Gallicane n’avait au commencement que de deux sortes de bénéfices, qui étaient les évêques et les plébains, car toutes les sortes de religieux que le vulgaire comprend sous le nom de Moine il est certain qu’il n’y en avait point, sinon en la primitive église du moins peu après, il y en eu, si ce n’est que les Gaules les reçurent plus tard, encore vivaient-ils dans des cellules bien fermées et éloignées du monde et fort austèrement, ne croyant pas alors qui fussent capables de posséder des bénéfices, ni qu’ils fussent dispensables du vœu de pauvreté non plus que de celui de chasteté et obéissance, car si les premiers gardes de leurs ordres étaient déférés et commis à ceux qui vivaient plus sincèrement et qui avaient plus de capacité, et n’avaient aucun maniement de deniers ni d’administration de biens temporels non plus qu’avant leur élection et promotion à ces dignités.

Fondation des évêques et des plébains

Les évêques sont fondés dans l’écriture sainte, en laquelle ils sont aussi nommés prêtres, sans toutefois confondre les ordres des évêques et prêtres selon l’hérésie arrivée. Les plébains ou curés sont pour les secours des évêques, d’autant que la quantité des chrétiens augmentant, de même que les Apôtres se substituèrent sept diacres qui furent députés pour le service des tables. Suivant cet exemple ses évêques qui ne pouvaient pas suffire à tant de gens, tant pour leurs annoncer la parole divine, les instruire à la foi, que pour leur administrer les sacrements, ils furent contrains d’établir des paroisses, et en chacun était un plébain ou curé et en soin qu’ils ont ou du moins doivent avoir des âmes qui leur sont commises et desquelles ils sont responsables envers Dieu. Les diocèses et étendues de la juridiction spirituel des évêques ont quai les mêmes limites que doivent avoir les prêtres au préfets romains, et il se trouvera vrai que les confins des dits préfectures ne conviennent pas si bien avec eux des bailliage royaux qu’avec ceux des diocèses.

Origine des chanoines

D’ailleurs les évêques qui avaient des différents infinis à s’aider avec les premiers chrétiens, qui n’étaient pas aussi bien fondé dans la connaissance du droit, qu’ils se pussent assurer de suivre l’équité, ils furent bien aises d’avoir des accesseurs avec lesquels ils eussent lieu de conférer librement et de s’aider de leur avis. À ces fins ils saisirent certains hommes de sciences, d’expériences et de piété qu’ils firent rester auprès d’eux pour s’entretenir avec eux. Il leurs donnèrent les dîmes de certaines paroisses, les logements proches des maisons épiscopales et des églises cathédrales et dès lors ils commencèrent à dire les heures canoniales selon l’ancienne institution des chrétiens de la Primitive Église.

Origine des chapitres

Tout leur bien était gouverné et administré par un homme choisi à cet effet, pour les soulager des affaires séculières, et de toute négociation profane , cette somme était diversement nommée selon la diversité des lieux les vus le cellérier, d’aunes le gouvier ou couroyes, et il avait usage de faire distribuer aux chanoines le pain , le vin, et logement pour leur assistance au service divin.

Augmentation des biens des chanoines provenant de leurs épargnes

Tels chapitres étaient le Sénat et Parlement, non seulement des évêques mais aussi des diocèses, le bon ménage et l’épargne les ont fait croître en biens et processions plus qu’autres choses. Je ne veux point nier que l’on ne leur ait fait beaucoup d’aumônes, donations, legs la fondation, mais je puis dire que tout cela est peut de choses à l’égard des acquêts, amélioration et augmentation qu’ils ont fait petit à petit vivant sobrement et conduisant leur peu par une économie bien réglée. Il est bien certain que les ecclésiastiques ont plus fait de bien aux église que tout le reste des hommes. Tels roi ou prince a la réputation d’avoir fondé une église qui n’y donna jamais cent livres de rente. Le principal de ce revenu vient tant des évêques et chanoines qui n’ont voulu avoir d’autres héritiers que l’église même, par laquelle ils avaient été nourris et élevés, ce qui n’est que trop juste.

Origine des doyens des cathédrales

Les troubles que reçurent les évêques par l’organe de quelques princes et seigneurs, furent cause que les doyens desquels le nom n’était point connu, vinrent en crédit et furent connus parce que les prélats qui étaient sauvés pendant ces troubles et qui étaient réduits à ne rien avoir que ce qu’il leur restait de leur spirituel le reste leur ayant été envoyé. Ils tinrent le premier rang et devinrent chefs dans las chapitres. Ces doyens étaient suivant mon avis comme ceux que l’on nomme aujourd’hui grands prieurs. Il avaient la correction régulière sur les moyens c'est-à-dire revenus, et en cette qualité ils prenaient double prébende Nom qui Bene presunt duplici sunt honore digni.

Établissement des chantres et sous-chantres

Quant à l’ordre du service divin, cérémonie au chœur, députation de personnes pour servir à l’autel et partout ailleurs pour suites le scandale et conduire tout ce qui est nécessaire dans l’Église, afin que chacun fut retenu dans son devoir et que Dieu le divin maître y fut servi et adoré, l’Église ornée et le peuple content.

Raison pourquoi les chantres se promènent pendant le service divin

La dignité de chantre fut établie et pour les soulager, il fut établi aussi un sous-chantre ou maître de chœur afin de prendre garde que lorsque l’on chanterait les louanges du seigneurs personne ne se discorda, afin que si cela arrivait ils prissent la peine de remettre ceux qui auraient manqué le ton, c’est la raison pourquoi les chantres et sous-chantres ou ceux qui tiennent leurs places au chœur se promènent d’un bout à l’autre dudit chœur car il est bien difficile quant il y a bien du monde dans un chœur que l’on puisse s’entendre sans ces ordres, car il y a toujours quelqu’un avance trop ou fait une pose trop longue

Les archidiacres

Les archidiacres sont des dignités au chœur mais non pas au chapitre si elles ne sont accompagnées d’un canonicat et prébende. Les évêques les confèrent et le nombre en est différant suivant la diversité des évêchés et l’étendue d’icelles. Au commencement, il n’y avait qu’un dans chaque évêché et, depuis pour le soulagement des évêques, il y en a été établi davantage.

Séparation des évêques d’avec les chanoines

Saint Julien en son livre des antiquité de Châlons dit : « il y a quelque cent années que les évêques se séparèrent de la table d’avec le chapitre, avec lequel ils avaient auparavant leurs biens en commun, faisant administrer leurs revenus et dépenses par un homme que l’on nommait cellérier ainsi qu’il a été dit à la page 58 ci-devant. Les doyens qui furent premièrement nommés abbés et vicaires devinrent alors chefs du chapitre, et étaient alors séparé de table et de biens d’avec l’évêque chef primitif, tellement que dans ce temps au lieu que l’on disait évêque de chapitre ou évêque doyen de chapitre, l’on commença de dire simplement doyen du chapitre.

Description de l’église St Etienne et des officiers d’icelle – Description du palais épiscopal

Ce que je viens de dire ci-dessus est en général pour toutes les églises cathédrales, évêques, chapitres, officiers et dignités d’icelles, et à été pour fondement de l’église cathédrale de Meaux fondée en l’honneur de St Etienne, officiers et bénéficiers d’icelle. Laquelle église est fort belle et bien construite autant qu’aucune église de France, étant composé pour ce qui regarde les officiers et bénéficiers, d’un évêque qui a son hôtel épiscopal joignant ladite église, de laquelle il peut entrer à couvert jusqu’en icelle, son hôtel épiscopal est fort grande et bien bâtie y ayant un escalier fait de briques par lequel les chevaux et mules peuvent monter aux salles et chambres hautes ou étagées. Et étant chargé peuvent défendre par ledit escalier fort aisément, l’escalier par lequel l’on monte sur le dessus de la basilique du St Pierre de Rome est fait de même.

Dignités ecclésiastiques de l’Église cathédrale de Meaux

Il y a un doyen, deux archidiacres l’un appelé archidiacre de France dit le Grand Archidiacre, l’autre Archidiacre de Brie dit petit Archidiacre. Un chantre qui a la charge du chœur et commande dans l’église, un sous-chantre lequel suppléer au défaut du chantre, un trésorier qui a la charge du luminaire, des cordes des cloches et autres charges, un chancelier qui a la charge de surintendance sur le collège et les écoles, un docteur en théologie qui une prébende affectée suivant le conseil de Bâle ce qui était observé audit Meaux avant ledit Concile comme le récite Jauson qui était chancelier de Notre-Dame de Paris.

Obligation du théologal

Les prébendes théologales sont données aux gradués en ladite faculté, pour prêcher et faire lecture aux gens d’église seulement. Mais aussi pour instruire en la parole de Dieu, ceux qui veulent aller les entendre prêcher et faire leur lectures, et est obligé de faire les prédications pour l’évêque savoir le Jour des Cendres, le Jeudi absolu et le premier Dimanche de l’Avent de Noël.

Nombre des chanoines dans l’Église cathédrale de Meaux

Il y a dans ladite église quarante chanoines de fondation dont l’évêque est le premier. Il y en a trois d’amortis d’ancienneté lesquels sont affectée au doyen chantre et trésorier, et derechef deux autres pareillement amortis, l’une pour les enfants de chœur, l’autre pour le principal du collège. Reste ainsi trente quatre desquels il y en a huit qui sont appelés semi prébende. Toutefois ceux qui en sont pourvus participent à toutes choses avec les autres excepté le gros et le droit des Mairies où ils ne prennent que moitié, lesquels suit sont d’une seconde fondation.

Nombre des grands chapelains – Droit de l’abbé de Chaage lorsqu’il y avait un chanoine nouveau

Il y a aussi dans ladite Église huit grands chapelains qui font ordinairement le service comme aussi un religieux de l’abbaye de Chaage fondé au faubourg de Meaux, que l’on appelle prébendiers, lesquels fait le tout en service donne les grands chapelains, et l’abbé de Chaage pour la bienvenue d’un chanoine nouveau prenant sons gros qui est un muid de blé. Il y a aussi en ladite Église plusieurs petits chapelains qui ont chapelles fondées et dotées au dedans de la dite Église sans comprendre des habitués qui servent à la musique. Il y a aussi en ladite Église huit enfants de chœur et un maître des dits enfants pour l’entretien desquels il y a une prébende affectée comme je l’ai dit. Il y a aussi trois marguilliers dont deux sont pour les meubles et ornements de l’Église, lesquels ont leur rentes et revenus à eux particulièrement affectée qui sont payés par le trésorier aussi bien que le troisième qui est pour la sonnerie du petit clocher.

L’évêque et le chapitre ont justice séparée

L’évêque et le chapitre ont justices séparées, leurs officiers aussi séparément tant dedans que dehors la ville.

Ordre des dignités de l’église cathédrale de Meaux

 
Ayant parlé des dignités qui sont en l’Église cathédrale de la ville et du chapitre, j’ai bien voulu les mettre par ordre avec leurs charges et droits, plus particulièrement qu’il n’est ci-devant dit.
Le Premier est le Doyen. Lequel est le chef dudit chapitre et a la collation des chanoines de St-Georges de Crécy en Brie et prend double étant chanoine.
La seconde est le Grand Archidiacre, lequel préside audit chapitre en l’absence dudit doyen. Il est premier chanoine d’Oissery et est présentateur collatéral avec le dit chapitre de la cure de May-en- Multien et a droit de visite sur les curés de sont archidiaconé qui est du pays de France, pour lesquelles visites chaque curé lui doit par chacun an cinquante cinq sols.
La troisième est l’Archidiacre de Brie nommé petit archidiacre, lequel préside audit chapitre en l’absence du doyen et grands archidiacre, et avec son archidiaconé lui est annexé la cure de Vaudoy.
La quatrième est le chantre, lequel a tout autorité juridiction et correction dans le chœur et en son absence le sous-chantre a ce droit.
La cinquième est la trésorerie lequel a égard sur les reliques, ornements, sonneries et luminaire, qu’il est obligé de fournir depuis les vigiles de la nativité de Notre-Dame à vêpres jusqu’à la purification et le reste de l’année l’évêque le fournit, ladite trésorerie à la présentation des trois marguilliers, et prend double étant chanoine.
La sixième est le chancelier lequel a la charge de savoir ceux qui doivent chanter les leçons et prophéties qui se chantent à matines et les épîtres et évangiles des messes, et de les entendre chanter afin de les instruire avant qu’ils ne les chantent à l’Église pour leur montrer les points et accents qui se doivent observer en les chantant.
 
     
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