Ces deux ruisseaux, aujourd'hui en grande partie couverte, correspondent à la grande boucle nord de l'ancien lit de la Marne.
Essai d’étymologie d'un "brasset"
Le terme vernaculaire brasset est inconnu des dictionnaires anciens et modernes, sauf comme patronyme. L’étymologie la plus probable désignerait un petit bras dérivé d’une rivière, du moins dans la Brie. Ainsi en est-il des brassets du Grand Morin qui remplissent les fossés des fortifications de Crécy-la-Chapelle (77) ou de celui des Religieuses à Coulommiers (77). Ailleurs, Le Brasset de Saint-Ellier-du-Maine (53) ou de Lespignan (34) désigne un lieu-dit en rase campagne. L’absence de cour d’eau à proximité est à rapprocher, par allitération (brasse, brasset, brassey, brassuet... ), aux dérivés de l´ancien français brosse, brousse pour « buisson », du bas latin broces, brossia, bruscia, du latin vulgaire *bruscia, « terrain broussailleux, empli de buissons épineux, friche ». Quant au Gros Brasset (Noville, canton de Vaud, CH), il s’agit d’un terrain marécageux où eau et terrain broussailleux se côtoient (cf. l’allemand Brache, « friche, jachère », germanique *brakan, « buissons, fourrés, broussailles ».
Enfin, un parallèle entre le Gros Brasset et l’état actuel de l’environnement des brassets meldois serait une erreur. Une autre méprise consisterait à rapprocher le terme du verbe brasser et de se référer aux plaintes de la population, des siècles durant, à propos des immondices malodorantes que malaxait le ruisseau.
Un ruisseau ?
L’ancienne grande boucle de la Marne longeait le pied de la « colline » de Crégy-lès-Meaux, où s’écoule la boucle nord du canal de l’Ourcq à Meaux. La rivière formait très probablement un isthme délimité par le cour actuel (sud) renforcé à l’époque gallo-romaine et au moyen âge et la grande boucle (ouest-nord-est) qu’empruntent les brassets. Les « plaines » de Chaage et de St.-Faron occupent l’intérieur de cette boucle, les premiers habitants de la ville purent s’y installer et se protéger.
Un Brasset, des brassets
De nombreuses sources jaillissaient de la « colline » de Crégy-lès-Meaux et se déversaient dans cet ancien bras de la Marne devenu ruisseau ; le dénivelé très faible avait rendu le terrain marécageux et avait généré une double direction d’écoulement. Aussi, les Anciens divisèrent cette boucle en deux, sans que la séparation fût bien définie : à l’ouest le Brasset Saint-Rémy, à l’est le Brasset St.-Faron.
Chacun avait des diverticules : ils inondaient, entre autres, les fossés des fortifications de la ville.
La pêche
Les sources de Crégy-lès-Meaux étaient de bonne qualité.
Thibaut IV, comte de Brie et de Champagne, concéda, en 1268, aux religieux du monastère St.-Faron le droit de pêche dans la rivière de Marne qui coulait encore à cette époque « en deçà dudit monastère de St.-Faron depuis le pont de Ste-Céline jusqu’au pont St.-Rémy ».
Les tanneries
Les tanneries occupaient l’espace de la rue Gambetta compris entre l’actuelle rue du Palais de Justice et le boulevard Jean Rose. Le pont qui chevauchait le Brasset St.-Faron à cet endroit était appelé le Pont des Malcontents. Les habitants qui passaient dessus étaient indisposés par les odeurs nauséabondes émanant de cette activité. |